2021 – Montpellier

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IXème Colloque international de l’Ophris (Observatoire des Pratiques sur le Handicap, Recherche et Intervention Scolaire)

A l’échelle européenne mais aussi internationale, le principe de l’éducation inclusive (inclusive education) est progressivement devenu, à partir du tournant des années 1990 et 2000, la référence des politiques publiques d’éducation, en fondant le droit de tous les enfants, adolescents et jeunes adultes, et particulièrement ceux reconnus handicapés ou dits à besoins éducatifs particuliers, à bénéficier d’une scolarisation, d’une formation et d’une insertion en milieu ordinaire.

En France, le terme d’inclusion scolaire s’est ainsi substitué à l’expression d’intégration scolaire dans les discours institutionnel, politique et scientifique. Nouvel « horizon anthropologique » (Cantelli & Genard, 2008) des politiques publiques d’éducation, l’objectif d’inclusion sociale représente un véritable défi démocratique pour les sociétés qui l’ont adopté. Si l’on peut considérer que nombre de transformations positives ont suivi cette dynamique, l’ambition inclusive qui porte le projet d’une école pour tous dans une société inclusive soulève également de nombreuses questions quant à sa mise en œuvre concrète dans les pratiques professionnelles.

Pour la IXème édition de son colloque international, l’Ophris entend situer ses travaux, analyses et réflexions autour de l’inclusion scolaire en tant que processus vécu subjectivement par tous les acteurs, et notamment rapporté dans un discours à la première personne. Il s’agira d’examiner, dans une perspective interdisciplinaire, en quoi les politiques publiques d’inclusion scolaire produisent des effets de subjectivation et d’inter-subjectivation sur celles et ceux auxquels elles sont dédiées en mettant l’accent sur l’analyse de l’expérience personnelle quotidienne des destinataires de ces politiques publiques. Dans quelle mesure les discours (savants et/ou institutionnels) déterminent-ils en effet les façons de faire des acteurs et les raisons pour lesquelles ils agissent ?

Les réflexions et analyses des chercheurs, formateurs, enseignants, associatifs, et témoins (élèves, parents…) qui tenteront de donner corps à la problématique de ce colloque s’articuleront autour de trois axes majeurs. Le premier axe s’articule autour de la question de l’expérience et du pouvoir d’agir (empowerment) des acteurs engagés dans le processus inclusif. Le deuxième axe, intimement liée au premier, s’intéressera à la question de la prise de parole et plus particulièrement de l’expression et de l’audibilité de la voix de celles et ceux qui sont au premier chef concernés par la transformation des systèmes éducatifs inhérente à l’objectif d’inclusion scolaire et sociale. Le troisième axe, qui croise les deux précédents, est attaché au problème de la philosophie et plus particulièrement de l’éthique de la différence.