2014 – Bordeaux
L’université de Bordeaux, le CFSSA et le Centre Emile Durkheim ont organisé, dans le cadre du VIe colloque OPHRIS « Ecole et Handicap », et en partenariat avec le CREAHI d’Aquitaine, l’ARI, le CEDOV et la MAIF, un colloque sur les bilans et défis de l’accessibilité
À l’échelle européenne, 2003 fut « l’année européenne des personnes handicapées » et 2007 « l’année de l’égalité des chances pour tous ». En France, trente années séparent la loi d’orientation n°75-534 du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. À l’échelle nationale et européenne, l’égalité est au cœur des débats sur l’accès des personnes handicapées à l’espace public, au travail, à la culture, à l’école et à la formation. Dix ans après le vote de la loi de février 2005, où en sommes-nous de l’accès à l’emploi, aux biens et aux services, aux ressources culturelles, à une scolarité ordinaire et une formation professionnelle des personnes handicapées ? Quels bilans tirer de ces dix années écoulées et quels défis se dessinent pour les années à venir ? Ce colloque « Bilans et défis de la loi de février 2005 » aborde la question de l’accessibilité par trois thèmes.
1 – Accessibilité aux savoirs et à la formation. Ce thème poursuit la réflexion sur les pratiques inclusives et les savoirs scolaires et professionnels. Surtout, il intervient dans le débat sur l’inclusion scolaire qui comporte autant des approches didactiques que des approches liées à la construction de soi et à l’affiliation des élèves handicapés durant leur parcours scolaires et universitaires. De sorte que le thème de l’accessibilité à la formation doit croiser la trajectoire biographique et la trajectoire scolaire et didactique afin d’interroger les collaborations passées et à venir entre l’école ordinaire et les institutions médico-sociales et scolaires. Ce qui interroge par incidence la formation professionnelle des acteurs de l’école et du secteur spécialisé. Ce qui interroge aussi la difficile mise en place d’un cadre d’emploi pour les AVS.
2 – Accessibilité à l’emploi. Prolongement de l’accessibilité scolaire, l’accès à l’emploi des personnes handicapées est un axe d’intervention publique qui se traduit par une politique incitative. Les personnes handicapées sont exposées en effet à un risque, deux fois plus élevé que les valides, d’une exclusion du marché du travail. Le recours au secteur protégé apparait alors comme une solution nécessaire pour les uns, un pis-aller pour les autres. Ce retrait du « marché du travail des valides » ne s’explique pas nécessairement par une discrimination mais, dans certains cas, par un mode d’accès aux offres d’emploi impropre aux personnes handicapées. Comment favoriser l’accès à l’emploi Quels sont les enjeux de la VAE pour les publics des établissements spécialisés ?
3 – Accessibilité à la culture. La culture, dans une acception large, désigne l’ensemble de ressources offertes aux personnes afin de leur garantir un niveau de bien-être défini au préalable par une politique publique. L’accessibilité n’est donc pas réductible aux bâtiments publics mais concerne plus largement les biens et les services grâce auxquels la personne handicapée s’individualise grâce aux autres plutôt que contre eux. La matrice culturelle repose, notamment, sur la culture scolaire, les mediacultures, la culture nationale. Quel horizon culturel pour tous se dessine pour demain, en France et ailleurs ?
Outre les regards croisés qu’autorise la déclination de ces trois thèmes, ce colloque porte un enjeu résolument comparatif. Ouvert aux contextes européens et internationaux, il permet de dire ce que la loi produit dans d’autres pays, ce qu’elle n’a pas résolu ainsi que les défis à relever dans d’autres nations. Ce colloque privilégie donc une approche du handicap par un jeu d’échelles institutionnelles et géographiques afin qu’une montée en généralité puisse dégager des scripts globaux pouvant circuler soit horizontalement d’un pays à l’autre soit verticalement d’une entité supranationale vers des pays, sans gommer toutefois d’une part les spécificités nationales et territoriales, d’autre part le caractère propre à l’histoire des terminologies et à l’organisation des institutions au sein d’un pays.